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« Ce que j’aime dans l’écriture, c’est ce rapport de confiance avec moi-même. »


Profitant de l’agréable brise que la nature lui offre, Yolande se confie : « L’écriture c’est ma manière à moi d’à la fois vider ma tête et d’exprimer des émotions qui me sont d’habitude difficile à exprimer. » Le lien qui unit Yolande à l’écriture se tisse tôt. Comme beaucoup de monde, elle découvre la poésie au début de ses années de collège et lui montre un certain intérêt. Quant à ses premiers textes, ils sont destinés à sa famille, ses amis. Cependant, ce n’est qu’en 2020, pendant le confinement, qu’elle s’y attarde vraiment, notamment grâce à un appel à textes sur le thème de la forêt. A À la suite d’un master 1 d’écologie à Paris ponctué par la COVID, Yolande prend une année de césure durant laquelle elle parcourt la France, alternant son temps entre passages chez ses amis et woofings*. Bénéficiant de plus de liberté que durant les années précédentes, elle consacre ses moments libres à l’écriture. Reprenant ses études par la suite, elle se rend compte que ce qu’elle fait ne lui correspond plus. « J’ai passé quatre mois en clinique pour mon anorexie. Malade depuis des années, mes études aggravaient la situation. Je ne voulais pas continuer sur ce chemin, alors j’ai pris la décision d’arrêter. » Yolande explique qu’elle a regroupé tous les textes et poèmes qu’elle avait pu écrire ces dernières années pour ensuite en faire des recueils divisés en plusieurs thématiques qu’elle compte auto- éditer. Elle aime mettre sur papier ce qu’elle observe, ce qu’elle ressent, et aborder des sujets sur lesquels elle se sent parfois en décalage avec les autres. « Au début, je m’étais dit que pendant quelques mois j’allais concrétiser mes projets d’écriture pour ensuite chercher un service civique en médiation des sciences. Finalement, je me suis laissé un an pour les réaliser. » Mais le choix de l’auto-édition n’est pas simple. La bonne communication autour de ses réalisations et la mise en page ne tiennent qu’à elle, et les frais d’impression sont à sa charge. Afin de couvrir ces derniers, elle met en place une cagnotte en ligne pour la pré-vente de son recueil. Fière de ce qu’elle a pu accomplir, elle annonce qu’elle en a vendu plus de 200 alors qu’elle n’espérait qu’une centaine de ventes. Néanmoins, la créativité de Yolande ne s’arrête pas là. Actuellement en train de se former en autodidacte, elle se prépare à animer son premier atelier d’écriture. En parallèle, elle lance une collection de carnets de notes agrémentés de poèmes avec une couverture illustrée. Elle a d’autres

idées comme créer des cartes et des marques pages où elle allierait texte et poésie ou encore des projets autour de la poésie avec différents publics. Son but : faire de ses projets une activité professionnelle au moins partielle, mais surtout, elle veut réintroduire la poésie dans la vie des gens, espérant ainsi changer le point de vue qu’ils peuvent avoir sur cet art incompris. « Souvent, les gens ont une idée plutôt réductrice et figée de ce qu’est la poésie. J’aimerais casser cette image négative qui est donnée par l’école. Si je devais essayer de définir l’image que j’en ai, je dirais que j’écris une poésie d’observation, une poésie des ressentis et du quotidien. » Pour Yolande, que ce soit sous forme de poésie ou non, l’écriture est bien plus que des lettres mises bout à bout.

« Ce que j’aime dans l’écriture, c’est ce rapport de confiance avec moi-même »

J’ai écrit des centaines de pages pour essayer de comprendre ce qu’il se passait au début de ma maladie. J’écrivais sur les choses que je ne comprenais pas ou pour simplement prendre du recul, et je continue à le faire. Ecrire est très thérapeutique pour moi. » Elle explique que pour le moment, elle est en mode « passion » et ajoute en lâchant un léger rire : « Je pense que parfois, il faut faire taire la tête et foncer sans trop y réfléchir tout en restant lucide. » Ce qui est sûr, c’est que notre chère instrumentiste des mots continuera d’écrire, et sans aucun doute la passion qu’elle met dans ses vers sauront se frayer un chemin vers le cœur de ses lecteurs et lectrices.

1* Le woofing consiste à travailler au sein d’une ferme biologique en échange du gîte et du couvert.

2* L’auto-édition consiste à se charger soi-même de l’édition de ses projets d’écriture sans passer par l’intermédiaire d’une maison d’édition


Interview de Yolande Belleau, 24 ans

Instagram : @yolandecrit Facebook : Yolandecrit

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